16 octobre 2009

NOTE PLUS ANCIENNE
Une vie (Simone Veil) J'ai particulièrement aimé le premier quart de ce livre tant il est aussi puissant que pudique, aussi percutant que sensible, aussi dramatique que factuel. J'ai été très impressionnée par ce qui pourrait être présenté comme une absence de style littéraire de Simone Veil. Je crois personnellement qu'il existe des épreuves dans la vie telles qu'elles marquent la frontière entre l'avant et l'après. Et pour survivre, pour vivre malgré, pour revivre pour et avec, …., je peux imaginer qu'il faille construire un écran entre soi et les évènements. Ainsi dissocié de la réalité, on développe un recul qui permet d'agir constructivement à l'amélioration du monde, sans souffrir dans son être trop directement. Contenir ses émotions par la dissociation permet de se protéger des émotions trop blessantes, et aussi de respecter celles qui ont franchi des sommets infranchissables. Il n'y a pas de sensiblerie chez Simone Veil. Il y a une fière grandeur qui force mon respect. Trois nombres flash : 78 000 Juifs français déportés, 2500 survivants, soit 3%. Simone Veil est une femme ; Simone Veil est juive ; Simone Veil est une rescapée des camps de la mort ; Simone Veil est une politique ; tout, tout le temps, dans le parcours de Simone Veil, relève de l'exceptionnel. Elle échappe à toutes les fainéantises culturelles et intellectuelles de son époque. Elle ne fait pas de moralisme rigide et infantilisant. Elle s'engage pour l'amélioration des conditions carcérales. Elle change les mentalités grâce à la loi IVG. Elle tranche le mythe Françoise Giroud, finalement si peu concernée par la cause des femmes. Elle s'engage pour l'Europe.

Alexandra

Lectrice et Ecrivante contemporaine, 
Femme, Mère, Amie, Relation, Professionnelle .... m’occupe 24h/24 ....

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