10 mai 2012

NOTE PLUS ANCIENNE
Rien ne s'oppose à la nuit (Delphine de Vigan) Aussi intime qu’universel. Ce roman est bouleversant, alors même qu’il ne crée pas forcément d’échos réels dans votre vie. C’est un livre sur l’âpreté à grandir, sur l’injustice et l’invisibilité des liens au sein d’une fratrie, sur le non-dit des familles incestueuses, sur l’incompréhension de ce qui lie les êtres entre eux et de ce qui vous en éloigne. C’est un livre sur la solitude à laquelle on ne peut pas se résoudre. C’est un livre d’adultes tardifs. Nous vivons une époque où nous grandissons tard ... Aussi dur que tendre. Il y a de l’ivresse, de l’indécence, de la curiosité à comprendre la vie réelle traversée par ceux qui nous ont donné la vie, qui l’ont chargé aussi. Mais il y a surtout du ré-enracinement. Dans certaines cultures ancestrales il est dit que tout individu sur terre naît chargé de la vie de certains membres de sa famille. Et s’il tient à vivre sa vie ici-bas, y accomplir son destin, il lui faut renaître. Dans ce lien maternel défaillant, on compte sur sa fratrie, pour assurer notre besoin de sécurité. Mais nous ne sommes pas égaux dans une fratrie, nous restons des individus avec nos personnalités propres. Les relations entre les personnes sont comme tissées dans des liens invisibles et pré-existants. Ces liens étaient là avant nous et gouvernent nos façons de se répondre, de s’opposer, de se chérir. On peut être effroyablement seul dans sa fratrie. L’âpreté à devenir grand n’est que le début de notre responsabilité d’adulte : nous nous devons ensuite de protéger l’enfance. Et une façon de protéger l’enfance est de vivre sa vie d’adulte, pas de la rêver ou de l’envier ou de l’enrager

Alexandra

Lectrice et Ecrivante contemporaine, 
Femme, Mère, Amie, Relation, Professionnelle .... m’occupe 24h/24 ....

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