Le conte commence dans la cabane d'un bûcheron. Ses deux enfants, Tyltyl et Mytyl, ne trouvent pas le sommeil et vont partir faire un grand voyage.
J'ai aimé ce conte d'enfants que j'ai lu adulte. J'ai aimé ce conte que j'ai lu en pensant à mes vingt ans. Il y a longtemps, bien longtemps, alors que je n'étais pas insouciante mais seulement invincible, la vie a emporté dans son infinie brutalité un être de mon âge, un être qui m'était cher, un être qui flirtait juste avec ses vingt ans.
Quand Maurice Maeterlinck a écrit l'oiseau bleu en 1909, il ne pensait pas à cette mère qui allait, quatre fois vingt ans plus tard, être condamnée à dire adieu à son fils, rongé par une maladie que je ne croyais offerte qu'aux vieux. Et cette toute sage jeunesse de nous dire, à nous les vivants immobiles, stupéfaits, tétanisés, "je suis comme l'oiseau bleu, celui qui aura une belle queue si on pense à lui". Cet au revoir poignant a résonné en moi, résonne et résonnera jusqu'à mon dernier souffle, mais jamais je n'avais été capable d'ouvrir le conte de Maeterlinck.
L'œuvre de Maeterlinck est par essence symbolique et métaphorique. Chacun y trouve ce qu'il y cherche, chacun s'y souvient de ce qu'il a oublié, chacun revit les épisodes fondateurs de sa vie et apprend à consoler son enfant en lui avec les forces de l'adulte qu'il est aujourd'hui.
L'oiseau bleu offre un lien entre le vulgaire et l'inaccessible, un brin d'éternité. Bien plus qu'un message vers l'au-delà, c'est un message de l'au-delà : l'histoire, elle est ici et maintenant …
Dans la colonne à droite (sous l'intitulé "Albums Photos"), vous trouverez des informations pratiques sur ce livre, ainsi que la biographie et la bibliographie de l' Auteur.
Je connais ce délicieux petit conte . Très symbolique. Je le rapproche des contes de Goëthe qui écrivit 3 petits contes ou " marchen" dont l'un d'entre eux, le serpent vert touche quasiment au sublime. Lis également Séraphita, de Balzac, tu feras ton miel
à bientôt
philippe et catherine
Rédigé par : philippe | 19 mars 2007 à 21h40
En dehors de toutes les modes, vous nous donnez envie de (re)découvrir un auteur un peu vite oublié.
Bravo et merci d'avoir repris ce blog !
René
Rédigé par : René | 05 mars 2007 à 14h09